Tigre, Lion et autres félins dans la symbolique chinoise



Les tigres étaient anciennement très nombreux en Chine ; il en reste aujourd'hui dans certaines provinces comme le Guandong, le Guanxi, le Nord-Est, et les plus grands sont d'une taille impressionnante. En tant que roi des animaux sauvages, le tigre à fait, pour les chinois, l'objet d'innombrables métaphores et illustrations : on le considérait comme l'emblème de la dignité souveraine, du courage et de la férocité (d'où l'appellation de "généraux-tigres donnée à des militaires valeureux) ; sa présence ou son rugissement étaient objets de terreur. On peignait des images de tigre sur les boucliers des soldats ou aux murs des villes fortifiées, afin de terrifier les ennemis, et l'on décorait d'insignes analogues les tenues de certains officiers.

Certains astrologues faisaient au tigre la réputation de vivre mille ans, et quand la bête atteignait cinq cent ans, elle devenait blanche ; ses griffes étaient utilisées comme talismans. Rappelons aussi que le tigre blanc (bai-hu) était associé à l'Ouest. Enfin d'après une superstition populaire, l'esprit d'une personne dévorée par un tigre incite ensuite le fauve à en dévorer d'autres : et ceux qui ont ainsi péri de mort violente peuvent revenir au monde à condition de se trouver un substitut ; selon une autre croyance, l'âme d'un homme dévoré par un tigre n'a plus le courage de quitter la bête, et devient un démon-esclave (chang) de cette dernière.

Quand aux autres fauves, le léopard est symbole de bravoure et de férocité martiale, et le lion (shi) est le maître des félins ; le lion peu courant en Chine apparaît tardivement dans l'imagerie et l'imaginaire chinois, mais le bouddhisme l'introduira comme figure de défenseur de la Loi et protecteur des bâtiments sacrés : des lions se trouvent fréquemment à l'entrée des temples et résidences, généralement accroupis avec une patte dressée et menaçante. Une des anciennes distractions populaires était la danse du lion (shua-shi-zi), où deux hommes sous un lion de papier ou de tisu dansaient en jouant avec une grosse balle colorée ; une croyance voulait en effet que le lion produisît du lai de ses pattes, et les paysans plaçaient des balles creuses dans la campagne pour que les lions, qui adoraient jouer avec les balles, y laissent du lait.

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