L’âme chinoise selon les taoïstes

L'ordre de l'univers dépend du jeu des deux grands principes fondamentaux, Yin et Yang. Le Yin est le principe femelle, celui de l'obscurité, du froid, de l'humidité, de l'inertie ; le Yang est le principe mâle, celui de la clarté, de la chaleur, de la sécheresse et du mouvement. A cette dualité cosmique correspondent, chez l'homme, une âme supérieure (hun) d'essence céleste, et une âme inférieure (po), terrestre.

L'âme supérieure correspond au yang ; il s'agit en fait de trois âmes (san-hun), car elle se compose de trois principes : le souffle (Qi), l'essence (jing) et l'esprit (shen). L'âme inférieure correspond au Yin, et est en fait composée de sept passions (qi-po) ou affects, qui sont : la joie (xi), la colère (nu), le chagrin (ai), la crainte (ju), l'amour (ai), la haine (wu) et le désir (yu) ; ces sept affects forment l'âme sensitive de l'homme. Ces trois hun et ces sept po coexistent dans l'homme au cours de sa vie, et c'est la mort qui les dissocie.

A ce moment-là, les trois âmes célestes (hun) deviennent esprit (shen) et quittent le corps ; mais l'âme sensitive devient un gui, fantôme ou démon, qui demeure dans le corps ; selon le degré de sa force, le gui peut de la sorte conserver le corps pendant un temps plus ou moins long.

Finalement, quand elle a épuisé son énergie, l'âme sensitive finit par s'éteindre, et le corps tombe en poussière et disparaît. Ces conceptions expliquent le rôle des histoires de fantômes dans le folklore et la littérature chinoises, où elles abondent : les gui, revenants, sont des manifestations d'énergie vitale non consumée réanimant les cadavres ou les objets ayant appartenu à des cadavres, et jouant aux vivants des tours souvent scabreux.

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