Les écoles bouddhiques chinoises

 
Plusieurs grandes écoles philosophiques, principalement mahayanistes apparurent au cours des Vème et VIème siècles. Les deux plus importantes étaient Salun (San-louen) ou "école des trois traités", équivalent chinois du Madhyamika, et Faxiang équivalent chinois du Yogacara ; elles n'ont pas survécu dans leur forme originelle mais ont influencé les sectes plus spécifiquement chinoises : Tiantai (T'ien-t'ai), Huayan (Houa-yen), Chan (Tch’an) et Jingtu (Tsing-t’ou). Certains temples de la Chine contemporaine conservent des liens historiques avec ces deux écoles ; c'est le cas du temple Jiaxiang à Shaoxing, qui appartient à Sanlun.

Le bouddhisme tiantai fondé par Zhiyi (Tche-yi 538-597) opère une synthèse des différentes doctrines bouddhiques en élaborant un système hiérarchique à plusieurs degrés, dont le plus élevé est représenté par le Sutra du Lotus, considéré comme le sommet de l'enseignement du Bouddha. L'école Huayan développe une épistémologie autour de l'Avatamsaka Sutra.

Le bouddhisme chan fait remonter son ascendance spirituelle à Kasyapa, un disciple du Bouddha historique qui reçut une transmission intuitive des enseignements. C'est sur ce modèle que se fonde la notion retrouvée par le Chan de la transmission directe de l'éveil de maître à disciple, qui a disparu dans les écritures, les doctrines et les pratiques. Cette tradition aurait été introduite en Chine par le moine à demi légendaire Bodhidharma au début du VIème siècle, puis sinisée notamment sous l'influence du taoïsme. Parmi les nombreuses écoles du Chan, deux se détachent : Linji (Lin-tsi) et Caodong (Ts’ao-tong). Le Chan connut un immense succès pendant la dynastie des Song (960-1269). L’un de ses temples les plus célèbres est Shaolin, sur la montagne Song Shan.

La forme de bouddhisme la plus populaire, l’école de la Terre pure, en chinois Jingtu, repose sur la dévotion du bouddha Amitabha. Le Jingtu attirait plus spécialement les laïcs, puisqu’il suffisait d’invoquer le nom d’Amitabha, par la pratique du nien-fo, pour renaître dans la Terre pure d’Amitabha, le paradis de l’Ouest, où l’éveil était assuré. Cette notion d’une vie dans l’au-delà allait dans le sens des croyances populaires sur l’immanence des ancêtres.

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